Homophobie : Le mauvais exemple du Football


C’est le quotidien gratuit 20 minutes qui s’est procuré les résultats d’une enquête sur l’homophobie chez les professionnels.

Des chiffres qui choquent

C’est l’association Paris Foot Gay qui a commandé cette enquête. L’étude a été faite auprès de 13 clubs professionnels. Parmi ces clubs, il y a 121 joueurs professionnels et 129 joueurs en centre de formation. Pour le Paris Foot Gay, qui fête ses 10 ans d’existence, l’anniversaire est amer. L’association lutte activement contre l’homophobie dans ce milieu sportif. Mais les résultats de l’enquête ne sont pas très encourageants.
Sur l’ensemble des joueurs en centre de formation, 55% ont peur de prendre une douche en compagnie d’un coéquipier homosexuel. Et chez les professionnels, ils sont 25% à avoir la même crainte. Pire encore, 41% des joueurs professionnels et 50% des jeunes en formation ont des opinions hostiles envers l’homosexualité. Pour l’association, ces chiffres sont alarmant. Elle propose donc plusieurs pistes afin de lutter contre l’homophobie dans le foot. Elle souhaite notamment mettre en place une charte contre l’homophobie, appliquer des sanctions comme pour le racisme, soutenir les coming-out ou encore faire de la prévention pour sensibiliser les jeunes dans les centres de formation. Pour le Paris Foot Gay, l’homophobie dans le football est une cause au même titre que le racisme ou la violence.

Le milieu du foot se défend

Du côté des entraîneurs, joueurs et supporters, on se défend de cette étude. Pour la plupart, l’homosexualité n’est tout simplement pas un sujet de discussion. Le sujet n’est pas tabou mais les joueurs n’en parle pas vraiment. Du côté des centre de formation, on pense plutôt que les jeunes joueurs ne sont pas encore assez matures. Ils semblent manquer de recul sur le sujet du fait qu’ils sont encore jeunes. Pour certains d’entre eux, le foot est sport où il faut être fort et puissant. Ils voient souvent l’homosexualité comme contraire à cet état d’esprit. Malgré tout, les chiffres avancées par l’enquête étonne certains joueurs. L’ancien joueur de Nancy, Olivier Rouyer commente :

Comment peut-on avoir peur de prendre sa douche quand on sait que son pote est homo ? Mais c’est débile ! […] Il y a un vrai problème d’éducation c’est clair. Personne ne se dévoile […] On revient toujours à l’éternel problème : « Ouais, mais si je le dis, ils vont tous me tomber dessus. »

Un coming-out difficile

Le coming-out n’est jamais facile à faire et encore moins dans des milieux sportifs très masculins. En 1990, c’est Justin Fashanu, footballeur anglais, qui fait son coming-out. Mais sous la pression des supporters et de ses coéquipiers, le joueur met fin à sa carrière en 1997 et dans l’anonymat total. Il sera ensuite accusé sans preuves d’attouchements sur un joueur de 17 ans. Il finira par se suicider quelques semaines plus tard. Un tel drame freine certains joueurs à se révéler et fait perdurer les idées homophobes. Mais lundi, le basketteur Jason Collins a révélé être homosexuel. L’annonce fait grand bruit puisqu’il s’agît du premier joueur professionnel dans un sport presque national aux Etats-Unis, a dévoilé son homosexualité. Espérons que son geste serve d’exemple contre l’homophobie.

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