Vladimir Poutine : Pour « une démocratie mature » ?


Le président élu Vladimir Poutine a appelé toutes les forces politiques à s’unir, mercredi, pour aider la Russie à se développer en paix après les élections qui ont causé des tensions et déclenché des « batailles politiques » qui divisent, désormais, le pays. En effet, Poutine, qui était président de la Russie entre 2000 et 2008, a été élu pour un troisième mandat en Mars dernier. Il a remporté la victoire au milieu d’un vague sans précédent de manifestations, conséquence des allégations de fraude électorale portées contre lui.

Dans son discours annuel au Parlement, l’année dernière en tant que Premier ministre, Vladimir Poutine avait salué l’ensemble de ses réalisations durant ses quatre années au sein du gouvernement, en disant qu’il avait apporté la stabilité, l’augmentation du niveau de vie, réduit l’inflation et étanché une crise démographique. Aujourd’hui, son ambition n’a pas changé … Vladimir Poutine veut porter son pays au plus haut, mais pour cela il lui faut l’unification des forces politiques.

Vladimir Poutine : Pour « une démocratie mature » ?

L’année dernière, la Russie a enregistré une augmentation de 4.3% de son PIB. Toutefois, parallèlement, on enregistre une fuite des capitaux de 84 milliards de dollars, une nouvelle preuve de la perte de confiance des investisseurs nationaux et étrangers en la puissance russe. Cette perte de confiance s’explique notamment par les nombreux problèmes de corruption rencontrés par les investisseurs et les difficultés à franchir les différents stades de la bureaucratie russe.

Ainsi, pour donner une nouvelle impulsion au pays, Vladimir Poutine propose une proposition de loi afin de rendre la Russie plus attractive aux entreprises souhaitant s’implanter dans le pays. Une proposition de loi qu’il espère voir le jour avant la fin de l’année. Mais pour ce faire, il faut que les forces politiques s’unissent pour avancer ensemble.

« Le pays a traversé une période tendue durant les élections parlementaires et présidentielles. Et aujourd’hui, l’échos des émotions intenses et des batailles politiques peuvent encore se faire entendre « , a déclaré M. Poutine à la Douma, lors de la lecture de son discours annuel.

« La logique d’une démocratie mature, c’est qu’à la fin des élections et par la suite … nous travaillons conjointement, » at-il dit, suggérant à ses adversaires de passer outre leur lutte politique envers lui.

Appelant à l’unité, il a ensuite ajouté: «Nous avons une Russie, et sa modernité, son développement doivent être l’objectif qui unit toutes les forces politiques du pays qui veulent travailler pour la construire. »

Concernant la composition de son futur gouvernement, Vladimir Poutine reste plutôt flou. Mais, il évoque la possibilité de faire du président sortant Dmitri Medvedev, son premier ministre. Une façon de le remercier pour les quatre dernières années au service du pays. Toutefois, ce que nous retiendrons dans ce discours, c’est qu’il apparaît clairement que la politique que Vladimir Poutine souhaite mettre en place se veut avant tout économique. En effet, Vladmir Poutine souhaite insuffler à l’économie russe une reprise moins modérée, que celle que le pays connait actuellement. A la question : Est-ce que Alexeï Koudrine, l’ancien ministre des Finances qui a soigné le budget à travers la crise de 2008-09 et qui a quitté le gouvernement l’année dernière, pourrait revenir au sein du gouvernement Poutine ? La réponse de l’ancien ministre des Finances est catégorique : Non. Expliquant qu’il ne peut pas soutenir le laxisme budgétaire de Poutine.

« Avec une telle dépendance [au pétrole, Ndlr], nous devons maintenant toujours faire face au risque d’un choc économique, » a déclaré Koudrine, mardi.

De son côté, Poutine a insisté, jeudi, que sa politique avait bien été pensée pour soutenir durablement le prix du baril de pétrole à 70 dollars. Le prix actuel du pétrole brut étant de 120 dollars le baril. Un prix du pétrole élevé qui sonne comme une nécessité pour Poutine. En effet, les analyses ont évalué à environ 160 milliards de dollars ses dépenses durant son futur mandat de six ans.

Du côté de l’opposition, les députés russes ont choisi de quitter, mercredi, la Douma, pendant la présentation de Vladimir Poutine de son bilan comme Premier ministre et les grandes lignes de sa politique à venir, en signe de protestation.